Une double bénédiction pour Emmanuel
De tous les anniversaires qu’il avait célébrés dans sa vie, le 43ème anniversaire d’Emmanuel allait être le plus extraordinaire.
Quelques jours seulement après avoir tourné la page d’une nouvelle année de vie, un nouveau chapitre a commencé. Emmanuel a été transporté dans une salle d’opération à bord du navire-hôpital Global Mercy™, où il est devenu le tout premier patient à être opéré pendant sa mission à Freetown, en Sierra Leone. Là, au cours d’une opération qui n’a duré que 48 minutes, Emmanuel a été libéré de la tumeur qui se développait sur son cou depuis 4 ans.
« C’est une double bénédiction ! » déclare Emmanuel réjoui par l’opération. « C’est l’un des jours les plus heureux de ma vie ».
Soulagé de ces années d’inquiétude
Lorsque la tumeur sur son cou a commencé à se développer, la préoccupation d’Emmanuel était mineure. Il ressentait des signes d’inquiétude, mais il les chassait de sa tête, espérant que la tumeur disparaîtrait avec le temps.
« Au début, j’ai cru que c’était un mal de dents, puis j’ai pensé que c’était peut-être un bouton de fièvre », se souvient-il. Pourtant, avec le temps, la tumeur a continué à se développer. En l’espace de quatre ans, elle a atteint la taille de son poing. Il s’est rendu à l’hôpital et a on lui a donné des médicaments, mais cela n’a rien fait pour ralentir la croissance.
Travaillant comme commerçant à Freetown, Emmanuel ne pouvait pas se permettre le coût d’une opération chirurgicale, alors il a continué à vivre dans son état. Mais à mesure que la tumeur grossissait, l’inquiétude s’intensifiait. La crainte de nouvelles complications pesait lourdement sur ses épaules.
« Je me demandais toujours quand elle allait éclater… Ce n’est pas bon d’avoir ces pensées tout le temps », dit-il.
Des années plus tard, Emmanuel a repris espoir en apprenant l’arrivée du tout nouveau navire-hôpital de Mercy Ships dans sa ville natale. « Nous entendons parler de ce navire depuis longtemps et nous avons prié pour que vous veniez », a-t-il dit à l’équipe de Mercy Ships lors de son premier rendez-vous préopératoire. « Emmanuel signifie ‘Dieu avec nous’. Dieu est avec nous, et Dieu est avec Mercy Ships ! »
Une guérison en 48 minutes
L’équipe médicale de Mercy Ships a diagnostiqué une tumeur dans le cou d’Emmanuel comme une excroissance bénigne sur l’une de ses glandes salivaires. L’enlever était du ressort d’un chirurgien maxillo-facial ou un chirurgien de la tête et du cou.
Selon le Dr Mustapha Kabba, médecin-chef adjoint des services cliniques du ministère de la santé et de l’assainissement de la Sierra Leone, au moment de l’arrivée du Global Mercy, il n’y avait pas de chirurgien spécialiste maxillo-facial certifié dans le pays.
Le Dr Mark Shrime, Médecin-chef international de Mercy Ships, était le chirurgien principal de l’opération d’Emmanuel. Il a expliqué que sans intervention chirurgicale, la tumeur aurait probablement continué à croître, ce qui « aurait ouvert la voie à des complications potentiellement graves ». Heureusement, la brève intervention chirurgicale à bord a permis de les éviter.
Emmanuel avait caché l’opération à son fils et à son père pour les surprendre. Mais après la réussite de l’opération, il n’a pas pu résister à l’envie de partager la nouvelle avec sa famille et il a immédiatement appelé son père et son fils pour leur annoncer sa transformation.
Alors qu’il se rétablissait dans la salle de convalescence, Emmanuel pensait à l’avenir et à toutes les possibilités qui s’offraient à lui. « Je vais poursuivre mon activité… Je n’ai plus à m’inquiéter », a-t-il déclaré.
Après une série de consultations de suivi à bord pour s’assurer qu’il était complètement guéri, il était temps pour Emmanuel de rentrer chez lui et de retrouver sa famille et ses amis. Là, il s’est rendu compte qu’il n’était pas seulement libéré de sa peur de l’avenir, mais aussi de la honte qu’il avait ressentie pendant des années.
« Je peux maintenant tirer mes cheveux en arrière », s’émerveille Emmanuel, quelques semaines après avoir repris une vie normale. « J’avais l’habitude de me cacher et de marcher dans la honte, la tête baissée et le visage couvert. Maintenant, je peux marcher dans la rue la tête haute, avec confiance ».