L’histoire de Talla L’envie de retourner servir son peuple

Talla Gueye, un Sénégalais de vingt-neuf ans, s’est lancé dans l’entrepreneuriat dans l’espoir de réduire le chômage des jeunes de son village. Il a toujours aimé « prendre les choses en main et chercher à résoudre les problèmes », confie-t-il. 

Il a créé sa marque de vêtements – Sigui Doxx, « garder la tête haute » en wolof, sa langue maternelle –pour inspirer les jeunes sénégalais et les responsabiliser.  

Sa mère lui a transmis son profond attachement à son village et l’a poussé à se lancer dans l’entrepreneuriat social : il a grandi avec son modèle de bonté.  

« Chaque fois qu’elle cuisinait, elle préparait un énorme plat de nourriture pour tous les habitants du quartier. Elle invitait également les gens en difficulté à manger avec nous ».  

Aujourd’hui, Talla décline cette approche empathique et son esprit d’entreprise à son travail avec Mercy Ships, où il a commencé par traduire le wolof pour des équipes médicales bénévoles qui fournissent des soins chirurgicaux gratuits au Sénégal.

Au-delà de la simple traduction sur l’Africa Mercy® 

Talla a entendu parler de l’Africa Mercy pour la première fois en 2019 par le biais d’une offre d’emploi sur Facebook. Il a vu que l’Africa Mercy, le navire-hôpital de Mercy Ships, arrivait à Dakar et recherchait des traducteurs sénégalais anglophones. 

Plus il se renseignait sur le navire, plus Talla avait envie de faire partie de cette belle aventure.  

« J’ai toujours voulu m’impliquer dans un travail qui correspond à mes valeurs », explique-t-il. Son diplôme universitaire en littérature anglaise lui a donné une longueur d’avance lors de l’entretien, et il a été engagé parmi les centaines de membres de l’équipage de jour local. 

Alors qu’il commence sa mission à bord en 2020, la pandémie de COVID-19 interrompt les opérations et le navire doit partir. Il faudra attendre encore deux ans avant que l’Africa Mercy puisse retourner au Sénégal.   

Pendant cette période, Talla a été très actif, faisant du bénévolat dans son village pour enseigner aux élèves qui devaient rester à la maison. Lorsqu’il s’est rendu compte que des gens de son village n’avaient pas les moyens d’acheter des masques et des désinfectants pour les mains, il a lancé une campagne pour pouvoir les leur offrir.

Talla Gueye, Day Crew, with a plastics patient in the in-patient treatment room.

Lorsque Mercy Ships est revenu au Sénégal en 2022 pour reprendre les opérations chirurgicales et la formation des professionnels de santé locaux, Talla a travaillé à l’hôpital du navire. Ses premiers jours sur l’Africa Mercy lui ont révélé l’ampleur des besoins chirurgicaux au Sénégal.  

« J’ai vu des gens qui venaient de petits villages très éloignés pour se faire opérer », se souvient-il. « J’ai toujours vécu en ville et me rendre à l’hôpital n’était pas difficile pour moi. Mais en entendant les histoires de patients qui avaient vécu si longtemps avec des tumeurs parce qu’ils ne pouvaient pas obtenir d’aide, j’étais vraiment heureux d’avoir choisi de travailler ici ». 

Il a aidé à traduire les conversations entre les patients et le personnel médical bénévole. « Je traduisais les symptômes des patients, les ordres des médecins… La plupart du temps, j’aidais les infirmières à communiquer avec leurs patients ». 

Mercy Ships compte sur les membres d’équipage de jour local comme Talla pour aider à traduire non seulement la langue, mais aussi expliquer les pratiques culturelles du pays d’accueil aux bénévoles venant du monde entier. C’est essentiel, en particulier à l’hôpital où les bénévoles rencontrent des patients venant de tout le Sénégal, avec des normes et des valeurs culturelles différentes.  

Au cours d’une journée type, Talla rejoint les médecins lors de leurs tournées, joue avec les enfants lorsque leurs soignants ont besoin d’une pause, aide à changer les pansements des patients et relève leurs signes vitaux. Ses moments préférés à l’hôpital sont les jours où les patients peuvent retourner chez eux, guéris de leur opération. « On voit toujours une différence. Quand ils arrivent ici, ils ont tellement peur, mais quand ils partent, ils sourient… c’est mon moment préféré » 

L’infirmière bénévole Ellee Rollins, originaire des États-Unis, a travaillé avec Talla dans les différents services de l’hôpital. Elle a très vite constaté à quel point il était fiable. « Il se surpasse pour les patients, prenant par exemple le temps de faire les ongles des pieds d’une de nos jeunes patientes orthopédistes quand les infirmières étaient occupées », a-t-elle déclaré.

Une mission bien différente sur le Global Mercy™ 

En 2023, le dernier-né de la flotte de Mercy Ships, le Global Mercy, est arrivé au Sénégal pour sa première mission chirurgicale. Plus grand navire-hôpital civil au monde, il est doté d’équipements chirurgicaux de pointe et sert les populations du Sénégal et de la Gambie à partir du port de Dakar.  

Talla faisait partie de l’équipage de jour qui s’est engagé à effectuer une nouvelle mission : « Je voulais revenir en mission pour participer au travail en cours » 

Cette fois-ci, il a choisi de quitter l’hôpital pour travailler au département Pont en tant que matelot. Fidèle à son esprit d’entreprise, il a vu dans ce nouveau navire l’opportunité de développer ses compétences et de se remettre en question.   

« C’est une mission très différente, j’ai tant de choses nouvelles à apprendre… mais je n’ai pas peur de prendre des risques », explique-t-il. 

Talla n’a pas d’expérience en matière de Pont, mais lors de son séjour sur l’Africa Mercy, il a passé beaucoup de temps avec l’équipage de ce département. Il est devenu curieux et a eu envie d’acquérir les compétences techniques nécessaires pour travailler sur un navire. 

Mais pour Talla, l’opportunité de travailler dans le département Pont est plus qu’une évolution de carrière. Bien que son rôle soit différent, il éprouve le même sentiment d’accomplissement que lorsqu’il travaillait à l’hôpital.  

« Je ne suis peut-être pas en contact direct avec les patients, mais je contribue à la propreté du navire pour qu’ils aient un endroit confortable où séjourner pendant leur opération et se rétablir ».  

Lorsqu’il ne travaille pas à bord, Talla continue de se concentrer sur son commerce de vêtements qu’il espère développer. Sa volonté d’aider les autres et d’avoir un réel impact sur son village le motivent tout particulièrement. 

Vous voulez intégrer une communauté de bénévoles vraiment unique, où vous pourrez utiliser vos compétences pour apporter espoir et guérison aux côtés de membres d’équipages locaux comme Talla ? Découvrez comment vous impliquer dès aujourd’hui.