À la rencontre de « l’équipière loyale » du département de rééducation de Mercy Ships

Alors que l’Africa Mercy® et le Global Mercy™ étaient à quai au Sénégal, des kinésithérapeutes bénévoles du monde entier sont montés à bord pendant plusieurs mois pour partager leurs compétences et leur expertise.

Plus de 350 patients ont rencontré de nombreux bénévoles au sein de l’équipe de rééducation – et le visage de Mame Birame Sy est un visage que la plupart des patients ont croisé.

Cette étudiante sénégalaise diplômée n’avait aucune aspiration médicale avant de monter à bord de l’Africa Mercy en 2019, mais l’amour qu’elle a ressenti à bord du navire – tant auprès des patients que des autres membres de l’équipage – l’a incitée à revenir à plusieurs reprises. Elle a par la suite fait partie de l’équipe de rééducation pendant les trois services de terrain qui ont eu lieu dans son pays, et a fini par embarquer sur le Global Mercy en 2023.

Le début d’un grand voyage

Aînée d’une fratrie de six enfants, Mame a grandi dans une ville située à la périphérie de la région de Dakar, au Sénégal. Elle a entendu parler de Mercy Ships par le biais d’annonces à l’université où elle préparait un master en anglais avec une spécialisation en littérature africaine. Ayant déjà travaillé dans un centre d’appel et donné des cours d’anglais à des enfants, Mame se destinait à devenir traductrice. Connaissant déjà le domaine de la médecine grâce à son père, elle était enthousiaste à l’idée de mettre ses connaissances au service des patients.

Fier d’elle, le père de Mame a admis : « Tu es maintenant capable de faire des choses que même moi, dans le domaine médical, je ne peux pas faire ».

Les responsables de Mame ont constaté sa fiabilité et ont progressivement étendu ses responsabilités au-delà de l’interprétation, s’appuyant sur elle pour assurer la cohérence opérationnelle du département.

« C’est une équipière loyale, c’est ainsi que je la décrirais », déclare Jean-Baptiste Ahouangonou, le bénévole béninois de longue durée chargé de coordonner les membres de l’équipe nationale au Sénégal. « Elle connaît très bien son travail et le fait fidèlement. C’est l’une des meilleures. »

Travailler avec les patients

Marie-Madeleine figurait parmi les premiers patients rencontrés par Mame. Cette adolescente de treize ans souffrait d’une hyperextension vers l’arrière du genou droit. La transformation de Marie-Madeleine sur une période de trois mois, tant sur le plan physique que mental, a confirmé à Mame qu’elle avait vraiment trouvé sa place. Et entendre Marie-Madeleine

formuler ses envies de devenir médecin a incité la jeune femme de 26 ans à réexaminer son propre parcours professionnel.

Avant l’opération, Mame s’est rendu compte que de nombreux patients semblaient être « en vie sans pour autant avoir une vie », mais elle a vu de ses propres yeux qu’il y avait un changement au fur et à mesure qu’ils guérissaient.

« Travailler avec l’équipe d’orthopédie m’a incitée à envisager de poursuivre des études d’orthopédie, car ce domaine me passionne », a-t-elle expliqué. « Voir les larmes, la joie, les sourires et la façon dont les patients retrouvent une nouvelle vie me pousse à me demander pourquoi je ne poursuivrais pas dans cette voie ».

Pendant la pandémie de COVID-19, Mame a commencé à mettre en pratique ce qu’elle avait appris au cours de ses sept premiers mois à bord du navire en aidant son père dans son travail, et elle est devenue une ressource pour sa communauté en intervenant sur des problèmes médicaux mineurs. Le fait de « aider, et sentir que grâce à vous, quelqu’un est heureux, ou que grâce à vous, quelqu’un est guéri », voilà ce qui l’a motivée.

Construire une communauté

Après deux ans d’absence pendant la pandémie, l’Africa Mercy est revenu au Sénégal en 2022. Le navire a de nouveau ouvert ses portes pour des opérations chirurgicales – et Mame était prête à servir de nouveau. « Tant que Mercy Ships viendra dans mon pays, je continuerai à me joindre à leur mission – peu importe où je suis, peu importe ce que je fais », a déclaré Mame.

Malgré la longue période passée loin du navire, Mame a apprécié que la communauté si diverse du navire l’ait de nouveau accueillie chaleureusement au sein de sa famille improvisée. « Il n’est pas facile de travailler au sein d’une communauté, mais à ce niveau-là, Mercy Ships réussit là où d’autres échouent », a-t-elle déclaré. « Parfois, on arrive au travail avec beaucoup de choses en tête, mais on les oublie quand on arrive ici. L’atmosphère est merveilleuse. »

Jean-Baptiste a déclaré qu’elle était infatigable. « Elle répand tellement de joie autour d’elle », a-t-il expliqué. « Elle est toujours en train d’interagir avec les gens, de rire, de jouer – elle est tout simplement merveilleuse ».

« Elle est toujours serviable, et pas seulement avec moi, mais avec tous ceux qui nous entourent », ajoute Dean Hufstedler, chef de l’équipe de rééducation. « Mame apprend vraiment très vite, et à ce stade, lorsque nous enlevons des plâtres en fibre de verre, je sais que je peux lui passer la scie à plâtre, et qu’elle fera non seulement le travail rapidement et efficacement, mais qu’elle peut même rendre la chose amusante pour les enfants. Elle semble toujours savoir exactement ce qu’il faut dire pour calmer les enfants s’ils sont nerveux ».

Quand le Global Mercy a quitté le Sénégal pour entamer son service de terrain en Sierra Leone, Mame est restée dans son pays d’origine, où elle espère utiliser les compétences et les expériences qu’elle a acquises pour servir son peuple et changer des vies.

Il nous faut des bénévoles de toutes les nations, dotés de toutes sortes de compétences, pour rendre possibles l’espoir et la guérison. Vous aimeriez partager votre temps et vos talents comme le fait Mame ? Faites le premier pas dès aujourd’hui.