Un retour confiant à sa vocation première :
l’histoire d’Auguste

Pendant 51 ans, Auguste a mené une vie active en bonne santé. Il s’est entraîné dans l’armée sénégalaise, s’est installé dans la capitale, Dakar, a élevé une famille et a trouvé sa passion en tant qu’instituteur.

Un jour, Auguste a remarqué une tache sur son visage. Trois ans plus tard, cette tache a commencé à grandir. Au cours des cinq années suivantes, elle s’est transformée en une tumeur massive qui déformait sa joue et sa bouche.

À 64 ans, Auguste vivait reclus depuis des années, ne sortant qu’avant l’aube, de peur que ses voisins ne lui jettent des objets au visage. Les villageois craignaient qu’en s’approchant de lui, ils ne soient contaminés.

« Toutes mes activités ont cessé. Je ne faisais plus rien », témoigne Auguste. Ses élèves étant distraits par sa tumeur, Il a perdu son métier d’instituteur et a décidé qu’il valait mieux qu’il quitte aussi son poste de directeur d’école.

L’âge de la retraite étant passé, il était évident pour tous qu’Auguste n’enseignait pas pour l’argent. Pendant des décennies, il a cherché à doter ses élèves « des capacités intellectuelles nécessaires pour diriger le pays », considérant chacun d’entre eux comme « une personne qui deviendra quelqu’un demain ».

Pendant des années, Auguste a cherché en vain à se faire opérer, jusqu’au jour où il a appris qu’un navire-hôpital de Mercy Ships était arrivé au port de Dakar, à seulement 15 km de chez lui.

Une affection que l’on peut éviter

Au cours de sa première semaine de bénévolat chez Mercy Ships, le Dr Josh Wiederman, chirurgien oto-rhino-laryngologiste américain, a opéré Auguste.

Il déclare : « Ce type d’affection est observé dans des pays à hauts revenus comme les Etats-Unis, mais à des stades très précoces. Les radiographies dentaires de routine permettent de détecter ce type de lésions avant qu’elles ne soient vraiment visibles de l’extérieur ».

Le Dr Wiederman a expliqué que, bien qu’Auguste n’ait remarqué la tumeur qu’à l’âge de 51 ans, « il l’aurait probablement développée dans la vingtaine ou trentaine : elle vient de l’émail de la dent à l’intérieur de la mandibule et se développe lentement au fil du temps, comme un ballon que l’on gonfle ».

Il poursuit : « Il y a beaucoup de résistance au début, et à un certain moment, cette résistance s’amenuise, et la tumeur commence à se développer rapidement avec peu de force ».

Lorsqu’il est monté à bord du navire-hôpital, Auguste subissait déjà les conséquences physiques de sa tumeur. Il mangeait difficilement les aliments texturés et il ne pouvait parler que du coin de la bouche.

Le poids de la tumeur l’empêchait également de poser confortablement sa tête et il manquait de sommeil. Bien que son état semblait stagner, le Dr Wiederman redoutait une aggravation.

Il explique : « Il s’agit d’une affection vraiment malheureuse qui doit être traitée. Elle ne peut que se développer de toutes façons et continuera donc à grignoter de plus en plus d’os de la mandibule. À terme, elle peut entraîner des difficultés pour s’alimenter ou respirer et mettre la vie du patient en danger ».

Bien que les infirmières bénévoles à bord du Global Mercy™, le plus grand navire-hôpital civil au monde, aient noté à quel point Auguste était agréable, il a admis par la suite que cela n’avait pas été facile : « Il faut s’ouvrir, puis quelqu’un peut vous aider – et vous m’avez aidé. »

Lorsqu’il est finalement entré en salle d’opération, Auguste était grisé par l’excitation de retrouver sa vie d’avant.

Retour à sa vocation

C’est sur le Global Mercy qu’Auguste s’est vu dans le miroir sans tumeur pour la première fois depuis 13 ans.

Six semaines plus tard, il est sorti de l’hôpital flottant et est rentré chez lui auprès de sa femme Claire, de leurs enfants adultes et de leurs petits-enfants. En se promenant dans le quartier, il a été accueilli avec joie. « Je ne peux pas expliquer leurs réactions lorsqu’ils m’ont vu après l’opération », déclare-t-il.
« J’ai été vraiment très bien accueilli ».

En entamant un nouveau chapitre de sa vie, Auguste a vu s’ouvrir un monde rempli de possibilités. Il rêve maintenant d’ouvrir de nouvelles écoles « pour réduire le chômage » là où le besoin se fait sentir au Sénégal. « Dès que je serai guéri », complète-t-il.

Mais lorsqu’Auguste est retourné à son école élémentaire pour la première fois depuis six ans, il a constaté qu’il était exactement là où il devait être.

Mamadou Bamba Ndiaye, qui avait succédé à Auguste au poste de directeur, témoigne : « Nous étions très heureux qu’Auguste soit de retour à l’école, car nous ne savions pas quoi faire ; nous attendions depuis si longtemps. Les enfants les plus vulnérables… il se rendait chez eux pour les aider… Il donnait aussi des cours gratuits à domicile. »

Auguste s’est rendu compte que personne n’avait repris le flambeau pour continuer à être « en contact permanent avec les parents », si bien que les enfants qui avaient besoin de plus de motivation abandonnaient l’école. « Lorsque je suis revenu, j’ai remarqué que l’école était très calme », témoigne Auguste. « Le nombre d’élèves a diminué. Il n’y a plus d’ambiance ».

Auguste a toujours l’intention d’ouvrir d’autres écoles à l’avenir, en commençant par celle de Touba, la deuxième ville du Sénégal. Pour lui, sa vocation est claire : « Je ne suis là que pour aider les enfants défavorisés et orphelins – pour leur transmettre le savoir si je peux le faire ».

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