À la rencontre d’Amadou, le premier patient à bénéficier d’une opération à bord du Global Mercy™ 

Le Global Mercy, navire construit sur mesure et plus grand navire-hôpital civil au monde, devrait accueillir 150 000 patients au cours des cinq prochaines décennies. Ce chapitre commence avec Amadou, un petit garçon de 4 ans du sud du Sénégal, qui a une jambe déformée en coup de vent et l’autre jambe arquée. Grace a une opération orthopédique réalisée le 6 mars, Amadou a été le premier patient à bénéficier d’une intervention chirurgicale à bord du nouveau navire. 

« Nous nous sommes rendu compte qu’il avait un problème quand il a commencé à marcher, a révélé Mariatou, » l’aidante d’Amadou. Les différences sont vraiment devenues apparentes pour Mariatou lorsque Amadou a commencé à davantage interagir avec ses camarades, en particulier pendant les repas. 

« Ils peuvent très bien aller manger seuls, sans qu’il n’y ait quelque chose pour s’asseoir, mais pour lui, ce n’est pas possible, » a poursuivi Mariatou. La condition d’Amadou entraînant une répartition inégale de son poids, le simple fait de s’asseoir était douloureux pour lui. Une intervention chirurgicale précoce a permis de corriger son état avant que son développement ne soit gravement affecté, 

« Ça va changer la vie d’Amadou et de sa famille, car ils vont maintenant le voir avec une jambe droite. Ils ne connaîtront peut-être jamais toutes les conséquences de l’opération… si nous l’avions laissé comme ça sans agir, sa déformation aurait sûrement empiré, donc ils ne sauront jamais à quel point elle aurait pu s’aggraver si nous n’étions pas intervenus, » dit le Dr Rachel Buckingham, le chirurgien orthopédique qui a opéré Amadou.

« Le Sénégal n’a pas de chirurgiens orthopédistes pédiatriques, ce qui signifie que pour essayer d’obtenir une telle opération, les patients seraient obligés de se rendre dans un autre pays. Un tel voyage est bien évidemment hors de prix pour la plupart des gens, et la majorité de ces patients n’auraient donc jamais l’opportunité de bénéficier d’une opération chirurgicale, » a ajouté le Dr Buckingham. 

L’opération d’Amadou est la première de plus de 40 opérations orthopédiques pédiatriques prévues ce mois-ci. Au cours des quatre prochains mois, le Global Mercy assurera plus de 800 interventions chirurgicales à la fois sûres et gratuites. 

« Voir des patients à bord du navire, c’est un rêve qui devient réalité, » a confié Evilin Marx, infirmière originaire de l’Afrique du Sud. 

Pour Evilin, c’est un rêve depuis au moins 2015, année durant laquelle elle a intégré le Global Mercy en Chine. À l’époque, la construction du navire venait de démarrer et son mari Renier supervisait l’ingénierie du projet. Avec leurs enfants, ils ont fait partie de l’équipage qui a navigué sur le Global Mercy en 2021 jusqu’en Europe, où des centaines de bénévoles ont rejoint le navire pour les phases d’équipement. 

« Un hôpital a pris vie, et ça c’est incroyable », a déclaré Melody Nido, assistante administrative du service. Cette bénévole suisse a d’abord intégré l’Africa Mercy® pendant la pandémie, puis a servi à bord du Global Mercy pendant toute la durée de l’équipement du navire. Jusqu’à présent, la quasi-totalité de son travail s’est déroulée à l’extérieur de l’hôpital, qui n’était pas encore prêt à être utilisé. « Ça fait longtemps que j’attendais ce service de terrain ,» a-t-elle expliqué avant de se réjouir : « Je suis vraiment ravie ! ». 

Pour Melody, le Global Mercy est l’aboutissement de trois ans de service au sein de l’organisation. Pour Amadou, le Global Mercy représente la fin d’un périple de plus de 600 kilomètres qui l’a amené, accompagné de Mariatou, d’hôpital en hôpital a travers le Sénégal – et le début d’un nouveau chapitre de sa vie. 

Sur le plan chirurgical, le Global Mercy prend le relais là où l’Africa Mercy s’est arrêté l’année dernière, et termine même ce que son navire jumeau a commencé en 2019 lorsqu’il a accosté à Dakar pour la première fois. 

« Ce qui est formidable, c’est que certains de nos patients orthopédiques [du premier service de terrain au Sénégal] vont revenir, » a déclaré Ansley Burnett, chef de l’équipe orthopédique, qui supervise les services qui accueilleront Amadou et les autres patients de la toute première heure. 

« Tout est flambant neuf ici, » a-t-elle poursuivi. L’infirmière américaine est particulièrement satisfaite des lits des patients, car chacun d’entre eux est accompagné d’un lit supplémentaire pour les aidants comme Mariatou. « Tous nos patients orthopédiques sont des enfants, donc ils viennent tous avec un accompagnateur, c’est donc bien d’avoir un endroit spécialement prévu pour eux. » 

Ansley attend avec impatience une étape précise de la guérison d’Amadou. « La partie la plus chouette de l’orthopédie, c’est quand on enlève les plâtres, » explique-t-elle. « Parfois, ils ne parviennent pas à croire que les jambes en dessous d’eux sont vraiment droites, et le simple fait de voir la joie, l’émerveillement et l’excitation de l’enfance se manifester, et de voir leurs rêves se réaliser, c’est une expérience très émouvante — et pour les parents aussi . » 

Et même si c’est un retour au Sénégal pour Mercy Ships, « c’est un nouveau départ avec un nouveau navire, » a remarqué Ansley. C’est la première fois qu’un navire de Mercy Ships servira deux pays à partir d’un seul port, car jusqu’à 25 % des patients viendront en passant la frontière du pays voisin, la Gambie. 

« C’est incroyable parce que nous en avons vraiment besoin aussi, » a déclaré Jainaba Sowe, membre de l’équipage gambien. L’aumônière de l’hôpital a rejoint Mercy Ships au Sénégal l’année dernière et travaillera désormais directement avec ses compatriotes dans son rôle pour « réconforter les patients – être là avec les patients dans les bons et les mauvais moments. » Elle a ajouté : « J’ai hâte de voir mes frères et sœurs gambiens. » 

Au cours de ce service de terrain historique, Mercy Ships formera plus 600 participants au travers de cours destinés à renforcer les systèmes de soins chirurgicaux nationaux. Pendant ce temps, l’hôpital flottant se consacrera à apporter espoir et guérison grâce à des chirurgies ophtalmologiques, générales, maxillo-faciales, orthopédiques, pédiatriques et plastiques reconstructives. 

Les conséquences de chaque intervention chirurgicale changent la vie, souvent d’une manière simple mais profonde. 

« Qu’il soit comme les autres, » a répondu Mariatou à propos de son plus grand souhait pour Amadou. « C’est ça qui me rendrait heureuse. J’ai hâte que cela se produise. »