L’histoire du Dr Camara :

Sa formation en chirurgie générale transforme son impact en Guinée

Lorsqu’il était jeune, le Dr Abraham Camara était surpris lorsque des membres de sa famille, des amis et des voisins venaient chercher de l’aide médicale auprès de son père, un professeur de lycée.

« Il était le seul à être allé à l’université et il travaillait pour le gouvernement », explique le Dr Camara. Ils pensaient donc qu’il s’y connaîtrait en matière de santé.

Son père a accepté cette responsabilité. Il recommandait des hôpitaux, collectait des fonds pour payer les factures médicales, prenait des rendez-vous avec des médecins et emmenait ses voisins se faire soigner quand il pouvait.

A travers son modèle, le père du Dr Camara a semé des graines de compassion dans le cœur de son fils : le rêve de devenir médecin était né et il a voulu transformer ce rêve en réalité. Pendant 12 ans, il a suivi des études de médecine pour devenir chirurgien spécialisé. Son désir profond était de « devenir le meilleur médecin possible pour ses patients et les aider au mieux ».

Devenir chirurgien

Le Dr Camara est né en Guinée et a obtenu son diplôme de médecine dans une université de la capitale, Conakry. Sa vision du métier allait au-delà de sa propre réussite professionnelle. Il aspirait à transformer des vies et à améliorer l’existence de sa communauté. « Je voulais changer des vies et aider, comme mon père le faisait », explique-t-il.

Poussé par cette motivation, il a commencé à travailler dans un hôpital public. Là, il a pu constater de visu les nombreux obstacles auxquels les patients étaient confrontés lorsqu’ils voulaient accéder à des soins chirurgicaux.

« L’infrastructure médicale était fragile… Les services de santé étaient bien souvent hors de la portée des gens », se souvient-il. Malgré cela, il était déterminé à réécrire l’histoire des soins de santé dans son pays. Mais d’abord, il avait besoin d’une formation plus poussée.

Le Dr Camara est un fervent défenseur de la formation spécialisée en médecine. « La valeur d’une formation de haut niveau est considérable, car il y a des maladies que l’on rencontre et sans spécialisation, on n’a aucune idée de la façon de les traiter ».

Il remarque alors qu’un obstacle fréquent à la formation est son coût élevé ; c’est le défi auquel de nombreux praticiens africains sont confrontés.

« Même si le médecin est qualifié pour travailler dans le domaine des soins de santé, il a besoin d’une formation et d’un enseignement plus poussés. Mais la plupart des médecins en Afrique n’ont pas cette possibilité parce que c’est cher. Par conséquent, si vous n’avez pas les moyens, vous ne pouvez compter que sur la formation de base que vous avez acquise ».

Un collègue l’a présenté à l’Académie panafricaine des chirurgiens chrétiens (PAACS), une organisation qui forme des médecins africains à devenir chirurgiens, anesthésistes et gynécologues-obstétriciens. Le Dr Camara a été envoyé au Gabon, l’un des nombreux sites de formation de la PAACS à travers l’Afrique, pour sa formation en chirurgie générale.

La PAACS propose des formations en chirurgie, en anesthésie et en gynécologie-obstétrique à des médecins africains afin qu’ils deviennent des chirurgiens spécialisés désireux de rester sur le continent pour répondre aux besoins chirurgicaux.

Mercy Ships s’associe à la PAACS pour permettre à des personnes formées par le biais de la PAACS d’effectuer des stages spécialisés à bord de ses navires-hôpitaux.

Enseignement, formation et mobilisation avec Mercy Ships

En 2023, le Dr Camara a embarqué à bord du Global Mercy™, le plus grand navire-hôpital civil au monde, dans le cadre de ce nouveau partenariat avec la PAACS. Il a participé au programme d’enseignement, de formation et de mobilisation de Mercy Ships, qui se concentre sur des actions durables, intégrées aux systèmes de formation post-universitaires dans les pays desservis par Mercy Ships.

En plus d’offrir des stages par alternance, le navire sert de plateforme aux programmes de formation établis par les pays hôtes pour les internes en chirurgie, en anesthésie et en soins infirmiers.

Le Dr Camara a suivi une session de six semaines auprès du Dr Tertius Venter, spécialisé en chirurgie plastique reconstructive. Pendant cette période, il a participé aux évaluations préopératoires, à la chirurgie et aux soins de suivi. Son stage à bord a été prise en compte dans le cadre de sa formation en résidence officielle avec la PAACS.

Le Dr Venter, sud-africain bénévole professionnel de longue date, estime que le programme est très utile pour les internes de toute l’Afrique.

« Ils sont impliqués dans l’ensemble du processus, du début à la fin. En outre, nous leur fournissons du matériel d’étude et des vidéos pour qu’ils se familiarisent avec les différentes pathologies que nous traitons ».

Il ajoute que la qualité des soins démontrée à bord devient souvent une source d’inspiration pour les participants qui souhaitent la recréer dans leur établissement.

Pour le Dr Camara, le fait de travailler aux côtés du Dr Venter a été l’occasion d’apprendre d’un expert en la matière. « C’est un chirurgien expérimenté qui a de nombreuses années de pratique », explique-t-il. « Il a donc développé des compétences au fil du temps et j’ai pu les voir et les apprendre… Il m’aurait probablement fallu de très nombreuses années pour comprendre certaines de ces techniques ».

Envisager l’avenir

Erin Muyres, directrice principale du pôle Enseignement, Formation et Mobilisation à bord, explique que l’objectif est d’augmenter progressivement le nombre de spécialistes au sein des systèmes de soins chirurgicaux. En outre, elle espère que la formation à bord inspirera des

changements dans les politiques et les processus de sécurité chirurgicale : « Nous aimerions voir l’intégration de pratiques sûres dans les systèmes de santé des pays qui nous accueillent ».

Le Dr Camara pense que son séjour à bord a élargi sa compréhension de la qualité des soins aux patients. « Parfois, nous sommes confrontés à des cas compliqués et nous ne savons pas quoi faire », explique-t-il. « Mais grâce à la formation, nous savons comment nous occuper de ces patients et comment les traiter ».

Il a quitté le Global Mercy confiant dans son impact futur en tant que chirurgien. Le Dr Camara entame sa carrière, armé de compétences acquises au cours d’années de formation et de la bonté que lui a transmise son père.

Découvrez le modèle durable du pôle « Enseignement, Formation et Mobilisation » de Mercy Ships – et comment vous pouvez en faire partie.